La contraception moderne gagne du terrain au Maroc : Le taux de fécondité est de 2,3 enfants par femme en 2023

Les naissances assistées par le personnel de santé qualifié sont de 87%.

Rapport : Les Marocaines font de moins en moins d’enfants avec un taux de fécondité qui est passé de 2,4 enfants par femme en 2020 à 2,3 en 2023. 62% des Marocaines mariées ou en concubinage ont recours à la contraception moderne. Les détails.

Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) a présenté récemment son dernier rapport sur l’état de la population mondial en 2023 intitulé « Huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilités: Défendre les droits et la liberté de choix» lors d’une rencontre organisée à Rabat en partenariat avec l’Observatoire national de développement humain (ONDH). Au Maroc, la part des enfants dans la population totale devrait diminuer en raison de la baisse de la fécondité et l’allongement de l’espérance de vie. En effet, selon le rapport, le taux de fécondité est de 2,3 enfants par femme en 2023 alors qu’il était de 2,4 en 2020. L’espérance de vie à la naissance a augmenté en s’établissant à 73 ans pour les garçons contre 77 ans pour les filles. Le rapport indique que la population marocaine s’établit à 37,8 millions d’habitants en 2023. La composition démographique montre que le pourcentage de la population âgée de 0 à 14 ans est de 26% en 2023 et de 17% pour la population âgée de 10 à 19 ans. La part de la population âgée de 10 à 24 ans est de 25% et de 66% pour les personnes âgées de 15 à 64 ans.

Elle est de 8 % pour les 65 ans et plus. Le rapport signale que le taux de doublement de la population est de 70 ans. S’agissant des indicateurs ayant trait à la santé sexuelle et reproductive, le FNUAP précise que les femmes mariées ou en concubinage ont de plus en plus recours à la contraception au Maroc. Ainsi, le taux de recours à la contraception toutes méthodes confondues chez les femmes âgées de 15 à 49 ans mariées ou en concubinage est de 71% en 2023. Quant aux femmes mariées ou vivant en concubinage ayant recours aux méthodes modernes, leur pourcentage est de 62%. La proportion des besoins satisfaits par les méthodes modernes chez les femmes âgées de 15 à 49 ans est de 75% en 2023. Quant à la mortalité maternelle, celle-ci a régressé durant ces dernières années. Le document révèle que le taux de mortalité maternelle est de 72 décès pour 100.000 naissances vivantes. Les naissances assistées par le personnel de santé qualifié est de 87% sur la période 2004-2020. Selon le rapport, le taux de natalité chez les adolescentes qui mesure le nombre de naissances pour 1.000 filles âgées de 15 à 19 ans s’est établi à 22% durant la période 2000-2021. Ces grossesses précoces entraînent de graves conséquences pour la santé et le développement des jeunes filles. Dans le même temps, elles limitent souvent l’accès à la scolarisation. L’autre donnée importante à relever concerne le mariage des enfants qui a atteint les 14% durant la période 2006-2022. S’agissant de l’indice de parité entre les genres dans le taux net total de scolarisation dans l’enseignement primaire, il est de 94% durant la période 2010-2022. Cet important rapport fait état d’une anxiété croissante face aux changements démographiques et appelle à repenser radicalement et à encadrer l’usage des statistiques démographiques. Il exhorte les responsables politiques et les médias à abandonner les discours excessifs sur l’explosion ou l’effondrement démographique.

Selon le rapport, ces théories alarmistes détournent les regards des questions essentielles et présentent souvent la natalité comme un problème à résoudre, réduisant le corps des femmes à un champ de bataille politique et privant la moitié de la population de ses droits. Le FNUAP recommande vivement aux gouvernements d’adopter des politiques centrées sur l’égalité des sexes et les droits, notamment des programmes de congé parental et des mesures favorisant l’égalité des sexes sur le lieu de travail ainsi que l’accès universel à la santé et aux droits en matière de santé sexuelle et reproductive. Cette approche, qui a déjà fait ses preuves, engendrera des retombées économiques positives et permettra de bâtir des sociétés résilientes, capables de prospérer indépendamment des tendances démographiques.