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Tunisie : un dirigeant d’Ennahdha mis sur la sellette par le pôle anti-terrorisme
Placé en garde à vue plus tôt dans la journée du 14 juillet par le parquet du Tribunal de première instance de la Manouba, le dirigeant nahdhaoui Ajmi Lourimi a été déféré devant le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.
Le parti islamiste Ennahdha a fait savoir que son secrétaire général Ajmi Lourimi avait été arrêté dans la soirée du 13 juillet « sans aucune accusation » ni « décision judiciaire », ainsi que Mohamed Ghannoudi, membre de la choura d'Ennahdha, et de l'activiste Mossaab Gharbi.
Une source citée par la radio tunisienne Mosaïque FM a affirmé que le ministère public près le Tribunal de première instance de Manouba a fait placer les trois prévenus en garde à vue et déférer devant le Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme.
L'arrestation de l'activiste politique Mossaab Gharbi fait suite à un mandat d'arrêt antérieur émis à son encontre, ajoute Mosaïque FM.
Lobbying et corruption
Le chef du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi purge déjà une peine de prison. Avec son gendre Rafik Abdessalem, ancien ministre des Affaires étrangères (2011-2013) actuellement à l'étranger, ils ont été condamnés à trois ans de prison ferme pour financement étranger illicite.
Le juge d’instruction chargé de l’affaire avait procédé le 21 octobre 2021 à la saisie d'un serveur dans les locaux d’Ennahdha à la suite de la plainte déposée par l’ancien ministre et ancien secrétaire général du parti social-démocrate Attayar. Mohamed Abbou avait accusé en 2019 le parti islamiste d’avoir eu recours à une agence de communication et de relations publiques américaine pour sa propagande électorale dans le cadre des législatives et de la présidentielle 2019).
L'agence « Burson Cohn and Wolf » aurait conclu en juillet 2021 un contrat de lobbying d'un montant de 27 000 euros avec le Mouvement Ennahdha pour assurer sa propagande politique.
Le contrat avait été rendu public le 3 août 2021 sur le site du département américain de la justice.
Apologie du terrorisme
Accusé de financer illégalement sa campagne électorale, Ennahdha, avait démenti avoir signé cet accord, que ce soit par l’intermédiaire de son représentant légal, d'une de ses structures ou de ses leaders.
« La Tunisie sera menacée de guerre civile, » avait prévenu Rached Ghannouchi en avril 2023, si les partis de l’islam politique comme Ennahdha venaient à se retrouver écartés de la scène politique.
En avril 2023, le patron d’Ennahdha, 83 ans, était condamné à 15 mois de prison ferme pour « apologie du terrorisme » pour avoir traité les policiers de « tyrans ».
Depuis la Révolution de 2011 en Tunisie, le Mouvement Ennahdha a toujours présenté à la présidentielle son dirigeant historique Rached Ghannouchi. Trois jours avant le coup d’envoi officiel de la période électorale avant le scrutin présidentiel du 6 octobre, le parti islamiste a affirmé qu’il ne présentera aucun candidat.
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