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طنجة7
طنجة7
3 weeks ago

«La démocratie, c’est moi !»

«La démocratie,  c’est moi !»

En parcourant les notes préparées par certains partis sur les lois électorales et parfois sans besoin d’aller plus loin que les préambules, le ton est vite donné.

On y retrouve une doctrine constante, presque immuable, qu’on pourrait résumer par un paradoxe aussi simple qu’édifiant : quand ils gagnent, les textes sont irréprochables, la démarche démocratique est exemplaire et l’administration qui supervise le scrutin est jugée performante et intègre. Mais dès qu’ils perdent, la réalité se renverse brutalement : la réglementation devient défaillante, la démocratie bafouée, et l’administration soudain suspecte de partialité.

Autrement dit, pour ces partis, la démocratie n’existe que dans une seule configuration : quand elle leur sourit dans les urnes. Cette lecture à géométrie variable des règles du jeu politique n’est pas seulement contradictoire, elle est dangereuse pour l’esprit démocratique lui-même. Car la démocratie, par définition, suppose l’acceptation des règles communes même quand elles produisent un résultat qui ne nous est pas favorable.

Le vrai test de maturité politique n’est pas de chanter les louanges du système lorsqu’il nous consacre vainqueur, mais bien d’en respecter les verdicts lorsqu’il nous relègue dans l’opposition. Le Maroc a trop avancé dans la construction de ses institutions et dans la consolidation de sa pratique démocratique pour tolérer encore ce type de raisonnement opportuniste et autocentré.

En somme, persister dans cette logique revient à s’arroger le monopole du sens de la démocratie, comme si celle-ci devait se plier à une seule volonté partisane. Or, l’essence même de la démocratie, c’est précisément l’inverse : elle n’appartient à personne, et surtout pas à ceux qui prétendent en être l’incarnation exclusive.
La démocratie, ce n’est pas «moi». La démocratie, c’est «nous».

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